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Nous avons besoin de rêver !

Bonjour à toutes et à tous,
Je suis heureux et un peu stressé de vous partager ce sujet de fond sur lequel je me lance aujourd’hui et qui constitue pour moi un enjeu racine de notre monde actuel.
Si vous me lisez pour la première fois aujourd’hui, bienvenue !
Je partage sur cette newsletter des mécaniques concrètes, des astuces et des conseils pour placer l’imagination au coeur de nos quotidiens afin de nous aider à nous projeter dans le futur.
D’où partons-nous ?
Avez-vous déjà vu les archives de l’INA où des enfants et des adultes des années 60/70 sont interviewés pour partager leur imagination de ce que sera l’an 2000 ?
À l’époque, vécu comme un tournant potentiel de la société, ils avaient de grandes espérances sur les progrès techniques, l’évolution de la médecine comme la guérison du cancer ou sur la paix dans le monde.
Bref, ils imaginaient le futur, ils étaient en capacité de rêver.
25 ans après l’an 2000, si vous demandez autour de vous, dans votre famille ou vos amis, je suis prêt à parier que la projection vers un avenir à 30 ou 40 ans est difficile pour tout le monde, voire quasi impossible.
Sans même parler de vision positive ou négative du futur, les réponses seront souvent faites de : “franchement, c’est impossible de savoir à quoi ressemblera le futur.”
La panne sèche. Le réservoir de notre imagination est vide. Nous n’avons plus de capacité à rêver de quoi demain sera fait.
Pourquoi nos rêves et notre imagination sont en panne ?
Le sujet est complexe et je cite de nombreuses études qui le montre mais nous retiendront ici deux causes principales : les crises actuelles et la sur-information.
D’une part, l’incertitude est exacerbée par la poly-crise que nous vivons actuellement : crise géopolitique, crise économique, crise écologique…
Le contexte nous invite à penser que demain, tout peut arriver : une catastrophe énergétique (comme un black-out sur un pays tout entier), une guerre qui s’emballe (comme Israel vers Gaza), etc.
Si demain tout peut arriver (souvent pour le pire), comment pourrais-je me projeter dans l’après-demain, dans 5 ou 10 ans ? Impossible.
D’autre part, la sur-information ou “infobésité” nuit au calme du cerveau nécessaire à la création d’imaginaire, de rêves et de projection vers le futur, comme l’explique cette étude1.
Si je reçois des informations physiques ou numériques constamment, mon cerveau n’a pas le temps et l’espace suffisant pour à la fois les traiter et créer du nouveau.
“L’incapacité d’imaginer un monde où les choses seraient différentes n’indique qu’un défaut d’imagination, pas l’impossibilité du changement.”
Rutger Bregman, auteur du livre Utopies réalistes (Seuil, 2017)
Plus inquiétant que le constat, l’impact sur notre santé mentale.
“Ok, c’est la crise et ok, on a trop d’informations donc on n’arrive pas à se projeter. Et alors ?”
➡️ Alors, ces deux situations cumulées entrainent de graves problèmes de santé mentale (grande cause nationale de l’année rappelons-le ici).
Une étude italienne sur des jeunes adultes vient d’ailleurs de montrer que la peur de la guerre augmente les niveaux d'anxiété future et d'intolérance à l'incertitude, affectant de manière significative la détresse psychologique et augmentant l'impact de la peur de la guerre sur le stress, l'anxiété et la dépression par un effet indirect significatif2.
De même, cette étude de Ji Xiaolu exprime les difficultés psychologiques augmentées par la surcharge informationnelle3 :
Les mécanismes par lesquels la surcharge informationnelle affecte la projection dans l'avenir incluent :
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Saturation cognitive : l'excès d'informations dépasse la capacité de traitement du cerveau, entraînant une fatigue mentale et une diminution de la capacité à planifier.
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Anxiété et stress : l'exposition continue à des informations stressantes peut provoquer une réponse émotionnelle négative, entravant la pensée prospective.
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Désengagement : face à l'overdose d'informations, certains individus peuvent adopter une attitude d'évitement, réduisant leur engagement dans la planification future.
On fait le point ?
Que faisons-nous maintenant ?
Le rôle de l’imagination et des rêves
Au cours de l’Histoire
Les grandes découvertes, les progrès sociaux et techniques, les évolutions de la santé se sont toutes et tous réalisés grâce au pouvoir de l’imagination. Je vous propose quelques exemples :
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Jules Verne se basait sur la réalité et son imagination pour inspirer le progrès de demain. Par exemple, son oeuvre Vingt Mille Lieues sous les mers a été inspirée de l’exposition universelle de 1867 où ils découvrent de nouvelles inventions prometteuses dans le milieu sous marin. Il sera cependant le premier à mettre en avant les bathyscaphes, les laboratoires sous-marins et des engins pouvant aller sous l’eau fonctionnant à l’énergie comme le Nautilus, avant leur véritable invention.
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Olympes de Gouges, révolutionnaire féministe et autrice de la Déclaration du droit de la femme et de la citoyenne, a utilisé son imagination pour aller à l’encontre de ce qu’il se faisait à l’époque : écrire sur les droits des minorités, dont les femmes et les esclaves pour faire reconnaitre leur condition. Dans son procès, son imagination lui est même reprochée. « Olympe de Gouges, née avec une imagination exaltée, prit son délire pour une inspiration de la nature. Elle commença par déraisonner et finit par adopter le projet des perfides qui voulaient diviser la France : elle voulut être homme d’État et il semble que la loi a puni cette conspiratrice d’avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe » - Jugement de son procès en 1793
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Leonard de Vinci prenait le temps d’observer le vol des oiseaux pour dessiner sa machine volante, 400 ans avant les premiers avions. Ses habitudes créatives de mêler les sujets les uns aux autres, de créer des liaisons entre des sujets habituellement peu liés comme astronomie et peinture ou sculpture et mathématiques lui ont permis d’imaginer les plus belles innovations de son époque.
Quels sont les bienfaits de l’imagination aujourd’hui ?
Un peu de neuroscience pour commencer.
L’imagination stimule de nombreuses zones du cerveau.
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Le cortex sensoriel s'anime, créant une perception quasi réelle des images mentales.
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L'hippocampe, gardien de nos souvenirs, puise dans notre mémoire pour enrichir ces simulations.
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Le cortex pré-frontal, siège de nos fonctions exécutives, participe activement à ce processus en organisant et en donnant du sens à ces scénarios imaginaires. Cette dernière zone est particulièrement intéressante car il s’agit d’une zone cérébrale proche des zones de l’action. Une stimulation neuronale dans cette zone peut modifier le comportement vers les dimensions imaginées.
Par conséquent, le simple fait d’imaginer le futur peut nous stimuler à agir pour atteindre ce futur4.
La stimulation du cerveau par l’imagination serait d’une grande aide pour lutter contre les maladies neurologiques dégénératives comme la maladie d’Alzheimer par exemple.
D’autre part, une étude d’université d’Auckland en Nouvelle Zélande est sans appel5 : les participants adultes capables d’imaginer des scénarios positifs de l’avenir rapportent un meilleur bien-être mental, alors que ceux qui ont du mal à imaginer le futur semblent plus enclin à rester déprimés.
Imaginer des scénarios positifs du futur améliore la santé mentale du quotidien. Bingo.
Conclusion
1️⃣ Par les crises que nous vivons et la sur-information, nous avons du mal à nous projeter et à imaginer l’avenir, ce qui nous cause : du stress, de l’anxiété et surtout de l’inaction face aux dérèglements en cours.
2️⃣ Or dans l’histoire, ce sont l’imagination et le rêve qui ont permis les plus grands progrès techniques, sociaux ou individuels.
3️⃣ L’imagination a également un rôle clé au niveau de notre santé pour stimuler notre cerveau, soigner notre santé mentale et nous projeter avec sérenité dans le futur.
Mais !
Comment trouver l’espace mental pour rêver ?
Comment développer son imagination dans un quotidien incertain ?
Quelles sont les habitudes à mettre en place qui nous permettent de nous projeter sereinement dans l’avenir ?
C’est ce que je vous invite à découvrir dans cette newsletter, sur les différentes plateformes d’écoutes et sur mes réseaux dans les prochaines semaines 😇
N’hésitez pas à partager ce contenu autour de vous, c’est un premier aboutissement de mes réflexions actuelles et de belles choses arrivent encore 🫶🏻
A bientôt,
Guillaume
PS : j’ai également expliqué ce sujet dans cette nouvelle vidéo.