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Expérimenter le futur et créer de l'envie

Bonjour tout le monde,
J’espère que l’été se déroule comme vous le souhaitez (notamment en suivant un projet qui vous motive) !
Cette semaine, j’explore avec vous une thématique qui m’a enthousiasmé ces dernières semaines : expérimenter rapidement pour répondre au besoin ou créer de l’envie par la recherche de la perfection ?
C’est parti ! ⛵️
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Pourquoi ce sujet ?
Je suis en train de terminer la biographie de Steve Jobs de Walter Isaacson (un sacré cale-porte de 900 pages). Je connaissais le personnage de loin mais la lecture de sa biographie m’a fasciné sur de nombreux points.
Attention, je ne mets pas ici en avant l’entièreté du personnage qui avait beaucoup de travers.
Cependant, ce qui m’a le plus marqué chez Steve Jobs, c’est sa capacité à créer (avec ses équipes) des produits qui changent le futur, enrobés dans un storytelling travaillé jusqu’à la dernière virgule.
Que ce soit pour le premier Macintosh, le lancement de Pixar ou bien l’Iphone, son attention pour le détail, pour les oeuvres d’art et pour l’embarquement des foules ont permis de transformer des produits technologiques en incontournable de la vie des gens et modifier durablement le futur.
Je me suis posé la question suivante : Peut-on appliquer la même recette quand on veut se projeter avec envie dans l’avenir ?
Si nous créons un scénario détaillé, aussi précis qu’une oeuvre d’art, pouvons-nous devenir plus qu’enthousiastes pour notre futur ? 🤩
Expérimentation ou chef-d’oeuvre ?
Souvent, dans une logique de gestion de projets (méthode agile par exemple), la réalisation d’un produit ou d’un service est réalisée par des courtes sessions d’expérimentations pour apprendre rapidement du terrain.
Cette logique d’expérimentation rapide peut également s’appliquer à un futur désiré. Par exemple, à l’échelle collective : la piétonnisation d’un quartier sur le temps d’un week-end (à débattre) ou à l’échelle individuelle: tester un régime alimentaire particulier pour sa santé durant une période donnée.
➡️ Si j’ai l’occasion d’expérimenter un futur qui me fait envie, je n’aurais pas envie de retourner en arrière à une situation qui me convient moins.
Or, il existe toujours des barrières physiques ou mentales à l’expérimentation d’une projection dans le futur :
- le temps ou les moyens de tester quelque chose de nouveau
- l’envie et la motivation de faire différemment
C’est là, qu’intervient le concept d’oeuvre d’art ou de chef-d’oeuvre.
Définition : Ce terme est habituellement utilisé dans le domaine des arts, pour souligner la perfection de l'œuvre, issue de la maîtrise de l'artisan ou de l'artiste et souvent couplée à une imagination remarquable. Par extension, on utilise ce terme pour signifier qu'il s'agit de l'œuvre la plus importante ou la plus aboutie d'un auteur.
Dans le sens de mon explication, j’expliquerai ici que le chef-d’oeuvre est l’aboutissement d’un long travail, détaillé, se démarquant par sa précision et potentiellement sa beauté (subjective).
Au niveau des neurones, le cerveau génère des émotions positives lorsqu’il perçoit quelque chose de beau (Process fluency of aesthetic pleasure). La création du beau et de la perfection sont une composante essentielle de la création de désir et d’envie, pouvant participer à des comportements dits “irrationnels” puisqu’ils sont contrôlés par nos émotions.
Quelques exemples :
J’achète un Iphone pas parce que j’ai juste besoin d’un nouveau téléphone, mais parce que j’ai envie d’avoir un Iphone.
J’achète un tableau pas parce qu’il est aux bonnes dimensions pour habiller le mur du salon mais parce que j’en ai d’abord envie de ce tableau.
J’adopte un comportement alimentaire vertueux pas parce qu’on m’a dit que c’était mieux pour moi, mais parce que j’en ai profondément envie.
Je me lance avec plaisir et ardeur dans un projet d’équipe complexe pas parce que mon manager m’y a forcé mais parce que j’en ai envie.
➡️ Un test répond à un besoin, une oeuvre d’art répond à un désir.
Pour susciter l’envie, le futur doit également venir toucher des émotions profondément positives chez l’individu ou le collectif.
Si la majorité de nos décisions sont prises par l’envie et par nos émotions, la projection personnelle dans le futur, la vision d’une entreprise, l’imagination d’un futur doit venir toucher ces cordes sensibles pour s’engager durablement à la réalisation du projet.
J’en tire la leçon suivante :
L’expérimentation du futur peut servir à déclencher une étincelle, les émotions suscitées par la beauté, la perfection ou l’envie attiseront le feu.
Quelques exemples en entreprise
Alors comment le mélange entre expérimentation d’un futur désiré et construction d’un chef-d’oeuvre résonnent dans un contexte d’entreprise.
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Semaine de 4 jours — 4 Day Week Global
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L’expérimentation : Programme‑pilote (6 mois) de 61 entreprises et ~3 000 employés : les sociétés ont réduit la semaine de 38 à 33,85 heures, puis à 32,97 heures en moyenne six mois après la fin du pilote.
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Le chef-d’oeuvre : Travailler 4 jours et être payé pour 5 jours.
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Résultats :
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92 % des entreprises prévoyaient de poursuivre en interne, 97 % des employés ne voulaient pas revenir à 5 jours (source).
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Productivité stable, bien-être accru, réduction de l’absentéisme et du turnover, +8 % de revenu, +38 % vs l’an passé.
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Suivi >1 an : au Royaume-Uni, 54 entreprises sur 61 ont maintenu le modèle et plus de la moitié l’ont rendu permanent.
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ROWE (Results-Only Work Environment) — Best Buy
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L’expérimentation : Entre 2005 et 2007, libéralisation totale du temps et du lieu de travail.
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Le chef-d’oeuvre : Le salarié a un contrôle total de son temps de travail, seul le résultat final compte.
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Résultats : productivité et satisfaction montées, turnover en baisse, diminution du stress.
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Résistance au retour à l’ancien modèle : selon un cas Harvard Business School, des employés ont dit qu'« ils ne pouvaient pas imaginer revenir à l’ancienne façon de travailler ».
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Hybrid & télétravail — Trip.com
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L’expérimentation : Trip.com (2021, 6 mois, 1 600 salariés) : 2 jours télétravail/semaine vs 5 jours plein bureau.
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Le chef-d’oeuvre : Quelque soit la mission de l’employé, il peut travailler 2 jours par semaine en télétravail.
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Résultats : productivité inchangée, promotions équivalentes, baisse de 33 % du turnover. L’entreprise est passée au modèle hybride de façon permanente.
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Barrière anti-désinformation : chacun des exemples présentés possèdent aussi son lot de critiques (source) et les solutions choisies ne s’adaptent pas forcément à tous les contextes d’entreprises ou de territoire.
C’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cette newsletter un peu plus détaillé sur un sujet vous aura plu.
Je vous retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle interview ! ☀️
Belle semaine,
Guillaume